Irresponsabilité : Un enfant en détresse dans la rue

Tsopmo Nguimgo Trésor Peniel, « fils » d’un militaire, déclare avoir été abandonné par l’épouse de son père.

Mbouda ce 30 juin 2024. Il est 21h30. Assis sur un banc au siège de l’agence de voyages Mangwa voyages, un garçon pleure. Vêtu d’un gros blouson blanc en laine, le climat froid et presque glacial semble perforer l’épais tissu. L’enfant grelotte. Par moment, entre deux sanglots, l’enfant force une discussion avec un « samaritain » qui vient aux nouvelles : « Je suis abandonné ici depuis une semaine. C’est la 2ème femme de mon père qui est venue me laisser ici et elle est partie. Depuis je dors ici et je ne connais personne», raconte l’enfant qui se présente comme Tsopmo Nguimgo Trésor Peniel.

Une histoire qui affecte les uns et les autres de diverses manières. Une dame vient de lui donner quelques pièces d’argent pour s’alimenter. « Si j’avais assez d’argent, je l’aurais ramené à Yaoundé», lâche un homme, « gêné par la situation». Le reporter essaie de le raisonner : « vous ne pouvez pas directement l’amener à Yaoundé ; il faut déjà que ce qu’il dit soit vraie», intervient-il. Et de se proposer de le conduire à la police ou à la gendarmerie : « j’étais déjà là-bas, il y a un monsieur qui m’a emmené à la police, puis à la gendarmerie, et on m’a demandé de rentrer, et de trouver le moyen de retourner sur Yaoundé», réagit l’infortuné. Indiquant que « notre maison est à Entrée Simbock», assure celui qui dit être le fils d’un certain Pierre Nguimgo, un élément du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une force d’élite des Forces de défense camerounaises. Le géniteur de cet enfant qui déclare être admis en classe de 5ème, serait en mission actuellement. Le reporter ne peut forcer une autre tentative dans les services de sécurité, faute de temps.

Les responsables de l’agence de voyage ne s’en émeuvent pas : « je ne suis pas au courant d’une telle situation ici», nie la caissière. Plus tard, un autre responsable de l’agence dira que « il faut prendra ça avec des pincettes. On connaît déjà cet enfant ; il n’est pas vraiment clair». Raison pour laquelle l’enfant ne bénéficie pas d’une attention particulière de ses « tuteurs ». Pour autant, « ça nous fait mal de le voir ici», se montre-t-il sensible. Les voyageurs s’apitoyant sur son sort.

Au-delà des raisons justifiées ou pas, il s’avère que l’infortuné qui séjourne ici depuis le 24 juin 2024, est un mineur qui devrait bénéficier de la protection sociale. Du coup, la responsabilité est collective. Lui, clame: «Je veux rentrer à Yaoundé».

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