CEMAC: La Beac prévoit une inflation de 3,9% en 2024 et maintient ses taux directeurs

Le taux de croissance au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) devrait se situer à 3,3% en 2024. C’est la prévision révélée par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) le 24 juin 2024 à Yaoundé, lors de la 2ème session du Comité de politique monétaire (CPM) de cette institution d’émission communautaire.

Prudence ! C’est ce qu’affiche la Beac en maintenant inchangés ses taux directeurs pour la cinquième fois consécutive, à l’issue de la 2ème session du CPM tenue le 24 juin dernier à Yaoundé. Concrètement, la réunion présidée par Yvon Sana Bangui, gouverneur de l’institution bancaire lundi dernier, maintient le taux d’intérêt des appels d’offres à 5,00 % en raison d’un contexte économique international incertain, marqué notamment par l’accélération des tensions géopolitiques et de la fragmentation géoéconomique, en lien avec la poursuite de la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza.

Le statu quo est observé sur le taux de facilité de prêt marginal fixé à 6,75 % afin de permettre aux banques commerciales de la zone d’emprunter des fonds auprès de la Banque centrale en cas de besoin urgent de liquidités. La Beac préserve le taux de facilité de dépôt à 0 %. En ce qui concerne le coefficient de réserve obligatoire (le pourcentage de réserves financières que les banques et autres établissements financiers doivent obligatoirement déposer auprès de la banque centrale), il s’établit à 7 % sur les exigibilités à vue (Des dettes ou des obligations financières qui doivent être payées immédiatement ou à la demande du créancier.) et à 4,5 % sur les exigibilités à terme (représentent les dettes d’une entreprise ou d’une institution financière qui doivent être remboursées à une date future définie).

Dans l’ensemble, les projections macroéconomiques et financières de l’institution bancaire de la sous-région font état d’une croissance qui se situerait à 3,3 % en 2024, contre 2,3 % en 2023. Cette perspective est basée, indique le président du CPM, Yvon Sana Bangui, sur la bonne tenue des activités non pétrolières qui vont connaître une croissance de 3,8 % en 2024, contre 3 % sur la même période en 2023, tandis que les activités pétrolières devraient augmenter de 1 %, après une baisse de 1,1 % en 2023. En 2023, les finances publiques de la zone CEMAC présentaient un déficit de 0,2 % du PIB. Toutefois, cette année, selon la BEAC, la situation s’est améliorée, et un excédent de 0,5 % est désormais enregistré. Avec également une diminution de l’excédent du compte courant, une augmentation de la masse monétaire de 13,5 % en 2024, et surtout une stabilisation des réserves de change à 7285 milliards de FCFA à fin 2024, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie autour de 78,4 %. Selon le communiqué du CPM, l’inflation devrait rester persistante. Un niveau certes sensiblement au-dessus de la norme communautaire, fixée à 3 %, mais qui est désormais en repli, pour se situer à un taux moyen annuel de 3,9 % à fin 2024, contre 5,6 % en 2023.

La Beac a décidé, depuis le 11 juin 2024, d’assouplir un peu sa politique monétaire d’austérité, en relançant ses opérations d’injection de capitaux dans les banques commerciales, suspendues depuis plus d’un an. Mais, elle continue de prélever des fonds dans les coffres des banques, dans le but de ramener l’inflation à la norme communautaire. Ainsi, l’institut d’émission monétaire de la sous-région a injecté 120 milliards de FCFA dans les caisses des banques des six pays : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad. Cependant, les banques n’ont capté que 45 % de cette somme, soit 55 milliards de FCFA. Lors de la deuxième opération, sept jours plus tard, la BEAC a eu plus de succès en injectant 65 milliards de FCFA dans le système bancaire. Les résultats ont montré que la demande des banques atteignait 292 milliards de FCFA, soit plus de 449 % de l’enveloppe proposée par la Banque des Etats de l’Afrique centrale.

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