Dans le détail, le chef-lieu de la région de l’Adamaoua, Ngaoundéré, enregistre le taux d’inflation le plus élevé au mois de mai, atteignant 7,7 %. Cette région est régulièrement en tête de liste des villes les plus chères. Toutefois, le taux d’inflation a légèrement reculé de -0,3 % par rapport au mois d’avril, où il était de 8,0 %. Suivent dans ce classement les villes de Maroua à l’Extrême-Nord, Douala dans le Littoral et Ebolowa au Sud, avec respectivement 7,6 %, 6,6 % et 6,3 %. Bertoua, principale ville de l’Est, occupe la cinquième place avec 6,0 %. La capitale politique, Yaoundé, et Bafoussam, le chef-lieu de la région de l’Ouest, occupent la sixième place avec un taux d’inflation de 5,6 %. La ville de Buea dans le Sud-Ouest suit de près avec 5,5 %, puis Garoua et Bamenda ferment la marche avec des taux d’inflation respectifs de 5,4 % et 4,0 %.
Selon l’Institut national de la statistique (INS), l’inflation enregistrée en 2023 est la résultante de plusieurs facteurs. Au niveau national, par exemple, on cite la réduction des subventions sur les prix des hydrocarbures, les perturbations climatiques et les défis sécuritaires, en particulier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans un contexte où le conflit Russo-ukrainien et les tensions au Proche Orient perdurent, avec des conséquences inflationnistes potentiellement persistantes, l’INS recommande au gouvernement de réduire davantage la dépendance extérieure du Cameroun et d’accélérer la politique de transformation structurelle de l’économie. « Un levier essentiel pour accroître l’offre diversifiée de produits agricoles est le développement des unités de production et la facilitation de l’accès aux intrants agricoles tels que les engrais chimiques, les herbicides, les semences, etc., ainsi que le soutien à la production agricole », propose l’INS dans son rapport relatif à l’évolution de l’inflation en 2023 et perspectives pour 2024 publié en février dernier.