Au 31 décembre 2008, l’encours de la dette publique était de 1 379 milliards de FCFA. 16 ans plus tard, cet indicateur a crû de près de 1 000% pour s’établir à 12 714 milliards de FCFA au 31 mars 2024, selon des données de la Caisse autonome d’amortissement (CAA). Calculette à la main, cela signifie qu’au cours de la période sous-revue, l’encours de la dette de l’Etat du Cameroun a connu une augmentation de 11 335 milliards de FCFA en valeur absolue. Si de tels chiffres peuvent donner le tournis aux camerounais les moins avertis, cet organisme d’État chargé de la gestion de la dette publique assure que la situation est loin d’être aussi alarmante que celle qui prévalait en 1996, au lendemain de la dévaluation du FCFA, où la dette publique a atteint 126% du PIB. A en croire la CAA, la dette de l’Etat du Cameroun qui représente 42,9% du PIB au 31 mars 2024 est encore largement soutenable.
Stratégie nationale d’endettement
Lors d’un récent aparté avec la presse économique nationale, la Caisse autonome d’amortissement a indiqué que cet accroissement substantiel de la dette de l’Etat enregistré en près de deux décennies, a obéit à des besoins de financements conséquents, nécessaires pour la concrétisation des projets contenus dans divers documents de référence tels que le Dsce (Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi) et la SND30 (Stratégie Nationale de Développement-Cameroun 2030). Le Cameroun compte d’ailleurs alourdir davantage sa dette au cours des 3 prochaines années pour continuer l’implémentation de la Snd 30 (d’un coût évalué à près de 40 000 milliards de FCFA), qui selon le gouvernement, devrait nous permettre d’atteindre l’émergence en 2035.
Pour ce faire, la stratégie nationale d’endettement élaboré avec le concours du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire indique que pour la période 2024-2026, le besoin d’endettement est évalué à 5 578 milliards de FCFA, dont 1 723 milliards de FCFA pour l’année 2024, soit 5,5% du PIB. Selon ce plan, les 1 723 milliards de FCFA de financement à capter en 2024 seront mobilisés à travers la consolidation de 1 041 milliards de FCA, d’emprunts extérieurs (soit 60%) dont 907 milliards de FCFA de prêts projets et 134 milliards de FCA d’appuis budgétaires, et 681 milliards de FCFA d’emprunts intérieurs (soit 40%), dont 450 milliards de FCFA d’obligations du trésor et un encours des BTA de 231 milliards de FCFA à fin 2024.