16 juin 2024 : la triste situation de l’enfant africain

A l’occasion de la Journée de l’enfant africain, l’Unicef a effectué une sortie sur la question.

Au moment où le Cameroun se joint à la communauté africaine pour célébrer la journée de l’enfant africain, Nadine Perrault, Représentante de l’Unicef au Cameroun déclare que « près de 6 millions d’enfants ne voient pas encore leurs droits garantis pleinement ». Indiquant que « près d’un enfant sur deux (47,5% des enfants âgés de 0 à 17 ans) souffre de privations multiples » telles que l’alimentation, la santé, la protection, l’accès à l’eau, « altèrent son développement ». Sur le plan sanitaire, lui-même défavorisé, « chaque année, 336 000 enfants meurent avant leur 5ème anniversaire, et près de 28/1 000 meurent dès le premier jour ». Ce à cause notamment du VIH, des infections respiratoires aigües, de la diarrhée et du paludisme. « En outre, seules 69% des naissances sont assistées par du personnel qualifié et seules 65% des mères enceintes réalisent les 4 consultations prénatales recommandées », regrette l’Unicef.

Dans cette situation, « 27,3% des enfants des milieux ruraux subissent des privations sévères contre seulement 3,0% pour les enfants des milieux urbains ». A cela, l’Unicef estime que « l’impact du changement climatique sur les enfants amplifie leurs vulnérabilités ». C’est que, « dans des zones climatiques très différentes, les changements et les chocs sont variés, entraînant des sècheresses, des inondations, des perturbations du cycle de la saison des pluies, qui génèrent une dégradation des moyens d’existence et une tension sur la demande de services sociaux de base ». Les statistiques sont encore plus alarmantes dans d’autres domaines. Ainsi, 85,6 % des enfants de 5 à 11 ans vont à l’école, mais dans certaines régions comme le Nord, « 35% des enfants ne suivent aucun apprentissage. De plus, 69% des écoles n’ont pas d’accès à l’eau potable, et 59% n’ont pas de latrines adéquates ».

Selon l’Unicef, « les privations touchent particulièrement les filles et les femmes ». Soulignant que « des différences sont marquées au niveau de l’éducation et du revenu par habitant ». On apprend du communiqué de la Représentante pays de l’Unicef, que « les filles sont plus touchées par l’exclusion scolaire (26,6% contre 7,8% pour les garçons), et pour celles qui ne vont pas à l’école, la pire des alternatives est souvent le mariage ». De façon précise, « près de 10% des filles de moins de 15 ans sont mariées, et 24% des filles 15-19 ans ont commencé leur vie reproductive, empêchant leur autonomisation future et entraînant des problèmes de santé ». Aussi, 47% des enfants de 5 à 17 ans ont travaillé et 40% sont engagés dans un travail dommageable pour leur santé et développement.

Responsabilités

Et pourtant le Cameroun a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) en 1993, puis la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant en 1997. L’Unicef ne condamne pas forcément l’Etat camerounais de manquements délibérément voulus dans son devoir. « Outre les défis structurels, une décennie de crises combinée aux impacts du changement climatique handicapent la continuité des services sociaux de base en faveur des enfants », relève l’organisation onusienne. Citant notamment la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le Bassin du Lac Tchad et l’arrivée des réfugiés issus de la crise centrafricaine.

Face à ces défis, l’Unicef au Cameroun soutient les autorités autour des priorités définies dans son Document de programme pays 2022-2026, qui s’attaque aux causes structurelles et conjoncturelles qui minent le bien-être des enfants. Pour les femmes enceintes et les nourrissons, l’Unicef apporte un accompagnement médical de la future mère dès le début de la grossesse, à travers l’accès à la santé, à la vaccination, à l’identité légale, à une nutrition adaptée et à des installations sanitaires décentes. Aussi, l’organe onusien soutient la politique gouvernementale dans l’appui à la vaccination et aux services de santé, le renforcement de l’accès à une éducation de qualité, la réduction des effets néfastes des changements climatiques sur les enfants.

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.